Présentation

Un jour, mon père a dit d’un de mes dessins « on dirait du Picasso ». J’en fus fière.

Il avait beaucoup d’humour mais je ne le savais pas encore.

Il admirait tous les soirs en rentrant du travail mes dessins de la journée, c’est ce qui m’a donné une grande confiance en moi. Avec le recul et les conversations que nous avons eues par la suite, j’ai compris que de Picasso, il avait retenu les portraits incompréhensibles car très loin de la réalité qu’il appréciait peu et qu’il s’était gentiment moqué des ma maladresse.

Mais il avait choisi un joli moyen de m’encourager et il a réussi.

J’ai toujours eu ce plaisir d’oser la création en toute liberté et en m’autorisant de changer sans vergogne de support, de médium et même presque de style en passant du figuratif au stylisé ou à l’abstrait, par besoin de découverte, c’est ma forme de voyage. Je fais des expériences et j’ai tous les droits quand je suis dans mon atelier.

Celui-ci est une véritable caverne d’Ali Baba où se mélangent dans un ordre le plus pratique possible, divers matériaux, des outils, des supports, de grandes feuilles papiers de divers origines, du tissus, de la ficelle, des dizaines de crayons de couleurs, des dizaines de feutres, surtout des fins, des pastels, de la peinture, des débris de coquilles, de coquillages, etc . . .

Un vrai capharnaüm, une antre où je me recueille loin de tout et de tous et où je trouve une inspiration, comme une oursonne dans l’abri de sa grotte.